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entretien avec jean-baptiste labrune



parcours 

J’ai fait des études de Lettres à la Sorbonne Nouvelle, puis à Lyon en me spécialisant dans la littérature comparée en Espagnol et en Portugais. Je suis ensuite rentré à Paris en préparant le concours de professeur
des écoles, métier que j’exerce maintenant.



influences

Beckett et Camus sont deux auteurs qui m’ont beaucoup marqué. Actuellement, c’est Henri Michaux qui m’influence le plus.


Comment a commencé L’Éléphouris ?

C’est un texte qui a été écrit en deux après-midi.
Je l’ai écrit pour mes élèves de CE2, à l’époque
où j’étais stagiaire. Je démarrais dans mon métier d’enseignant et désirais pour mes élèves avoir un conte étiologique avec des animaux mélangés.



Peux-tu nous présenter son récit ?

L’Éléphouris est une histoire d’amour fusionnel, qui, comme toutes les histoires d’amour fusionnel, ne peut
pas fonctionner. En amour, il faut chercher l’équilibre entre indépendance et partage. Ce qui est beau dans l’amour, c’est l’acceptation de l’autre. À partir du moment où l’on fusionne avec l’autre, il n’y a plus d’altérité. La relation devient maladive et ne
peut que mal se finir.



Quelle est la différence pour toi entre écrire pour
des adultes et écrire pour des enfants ?


C’est une question à laquelle je réfléchis beaucoup actuellement. Sans doute dans la façon dont on se rend accessible. On peut avoir un vrai travail poétique sur
la langue, sur sa matérialité en pratiquant la littérature pour enfants.

Il n’existe pas de constante stylistique, linguistique
ou narrative qui permette de faire une différence entre littérature adulte et littérature pour enfants.

On ne la distingue que par les catégories dans les catalogues ou les rayons en librairie. Après il existe
des genres ou des codes qui ne vont pas interpeller les enfants, comme les romans psychologiques...

J’ai été marqué en littérature jeunesse par son rapport
à la langue moins intellectualisé et plus viscéral.
Écrire pour s’adresser à des enfants nécessite le plus
de force possible avec le moins de moyens.



Comment as-tu rencontré Jérémie Fischer et pourrais-tu évoquer la façon dont vous travaillez ensemble ?

On s’est rencontrés en 5e à Clamart et sommes devenus amis. Nous avons commencé à travailler ensemble à partir de son entrée aux Arts-décoratifs de Strasbourg. Nous travaillons dans un échange continu. C’est un dialogue constant entre lui et moi. On intervient beaucoup sur
le travail de l’autre, on construit l’histoire ensemble.



Quelle est ta vision du livre à l’ère numérique ?

Pour moi le livre papier aura toujours la place de la lecture auprès des enfants. Le support numérique permet quant à lui de mener d’autres types de travaux pédagogiques avec les enfants autour de son apprentissage. Le véritable acte de lecture nécessite un livre.
C’est toute la notion de bibliothèque qui va intervenir pour la sauvegarde de l’objet-imprimé. Les gens éprouvent le besoin de posséder les choses importantes sous forme d’objets-uniques, d’afficher leurs goûts et leurs valeurs chez eux et auprès des autres.



propos reccueillis par JM
01/2012

entretien avec jérémie fischer
co-auteur de l'éléphouris



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